La communication politique à l’ère du numérique. Rien n’est plus comme avant … et ce, à plusieurs niveaux … D’abord, la numérisation et l’historique du web rendent disponible presque en temps réel le parcours de l’homme politique qui parle … Google aidant, en deux clics, on dispose de sa formation, de ses anciennes fonctions, de ses relations, de ses déclarations et autres petites histoires qui cernent les contours de sa personnalité … D’où la nécessité de ne pas se laisser prendre en flagrant délit de retournement de veste ou de mensonge … En cours de communication, le politique est soumis aux lumières des projecteurs et des caméras numériques de haute résolution qui traquent la moindre expression de son visage, le moindre geste , la moindre mimique … Alors, soit on en fait un usage qui emballe le public et soutient le discours tenu, soit, au contraire, on trahit un sentiment profond contraire au message qu’on veut transmettre … Et là, au moindre sentiment intérieur trahis, l’un des piliers sur lequel repose l’action de certains politiques, à savoir, dire ce qu’ils ne ressentent point, risque de s’effondrer … Enfin, une fois la prestation du politique terminée, il risque d’être pris d’assaut par des milliers de commentateurs … Les réseaux sociaux deviennent, en effet, un agrégateur de l’intelligence collective à laquelle l’intelligence individuelle du communicateur politique ne peut résister, dès qu’une imposture se glisse dans le discours … Alors, bonne chance nos chers politiciens : vieux, coutumiers des tribunes et des discours mais coutumiers aussi des professionnels de l’applaudissements qui vous font écho, moins jeunes qui joue au grand écart entre le comportement de leurs aînés et les exigences de la jeunesse et beaucoup plus jeunes, rompus aux usages des techniques du monde numérique en réseau mais, hélas, souvent peu expérimentés en affaires de la vie et par conséquent peu convaincants sur le fond des choses ….