Quelles sont les cinq chantiers prioritaires de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en Tunisie ?
Une première tentative de réponse :
1- Repenser la mise en place du LMD. Identifier les faiblesses de cette réforme et proposer des solutions en envisageant, en particulier, les ajustements nécessaires pour assurer la convergence entre la formation et les besoins du marche de l’emploi. En outre, tenir compte de la disponibilité du personnel enseignant notamment dans les institutions de l’intérieur du pays et veiller à la qualité de ce personnel.
2- Opter pour la création d’institutions d’élite dans les différents domaines en se basant sur les noyaux actuels. Doter ces institutions des moyens humains et matériels qui leur permettraient d’accéder à ce statut de formation de l’élite. Le spectre de ces formations d’élite ne doit pas être restreint aux sciences et technologie et à la médecine mais doit s’étendre aux sciences molles (économie, droit, etc. …) et aux sciences humaines. Ce n’est que par l’élite qu’on pourra tirer vers le haut la formation universitaire dans son ensemble et, partant, la formation aux autres niveaux de l’éducation.
3- Examiner l’état des lieux au niveau des œuvres universitaires, en particulier l’hébergement et la bourse, l’objectif devant être d’apporter un soutien accru aux étudiants issus des milieux défavorisés. L’ascenseur social qui a permis de consolider l’édification de la Tunisie moderne devrait reprendre du service.
4- La gouvernance de l’ensemble du système de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est primordiale pour l’efficience et la visibilité des universités tunisiennes avec les deux composantes de leurs activités, enseignement et recherche. Une modernisation de la gouvernance au niveau central est primordiale. Une révision du rôle des universités qui ne sont actuellement que des instances administratives assurant un trait d’union entre les établissements qui se trouvent sous leurs tutelles et le ministère est nécessaire. Les universités tunisiennes, souvent créées après certaines institutions qui se trouvent sous leurs tutelles, ne sont qu’une addition d’institutions disparates. Elles devraient graduellement se muer en des entités académiques homogènes où fusionnent les instructions sous tutelle et forment une unité dotée de la synergie nécessaire pour assurer l’essor et le rayonnement de ces universités. En particulier les activités de recherche au sein des laboratoires de recherche, des unités de recherche et des centres de recherches qui sous trouvent sous la tutelle des universités doivent être valorisés et diffusées pour assurer une plus grande visibilité à ces universités, notamment à l’échelle internationale.
Dans le cadre de cette même gouvernance, identifier les problèmes du secteur de l’enseignement supérieur privé et envisager les solutions adéquates à court, moyen et long termes.
5- Le grand chantier de la recherche qui souffre de mille maux. Et il n’y a qu’à se référer aux assises de la recherche organisées il y a quelques années pour prendre acte des principaux axes de travail identifiés pour donner un coup de fouet à cette activité vitale tant pour répondre aux besoins spécifiques de l’économie et de la société tunisiennes que pour tirer vers le haut la formation universitaire.