En Occident comme en Orient, le clivage gauche-droite est largement dépassé … C’est ainsi que la France du socialiste Mitterrand n’avait rien à envier à celle de Giscard du point de vue du libéralisme économique … C’est aussi ainsi que la Chine communiste a maintenant une économique libérale qui est en passe de devenir la première au monde … C’est que les idéaux « révolutionnaires » de la gauche humaniste s’évaporent vite sur le petit feu de l’exercice du pouvoir et de la réalité du fait économique … Dans ce contexte, il est malheureux de constater l’aveuglement de la gauche tunisienne, ou du moins, de ses principaux apôtres, qui continuent à ressasser les recettes des années 30 du siècle passé et à rêver béatement d’une république platonique … Alliés des islamistes avant 2011, ébranlés par le retournement de ces mêmes islamistes contre eux, ils continuent après dix ans d’échecs successifs qui les ont réduits en poussière à se tromper d’adversaire et à faire le lit du pire ennemi du progrès … Et ces révolutionnaires chevronnées n’arrivent pas encore à comprendre que le seul clivage qui puisse exister en Tunisie actuellement est celui qui oppose les forces de la modernité et du progrès à celles de l’obscurantisme … Cet aveuglement atteint son paroxysme ces derniers jours avec la prise en otage par cette gauche débile de la puissante UGTT, en l’incitant à prendre pour cible principale le PDL et sa cheffe Abir Moussi, seul parti dans le paysage politique morose qui s’attaque à la source de tous les maux du pays. Seul parti politique qui est fidèle à sa ligne politique. Seul parti politique qui ne participe pas au jeu des combines et des compromis pour des desseins occultes et des intérêts partisans voire personnels. Le malheur est que cette ligne de conduite, si l’UGTT ne se ressaisit pas et rectifie la trajectoire, risque d’enfoncer le pays dans une crise politique, économique et sociale dont il ne se relèverait pas avant de longues années. L’heure est grave. Les syndicalistes patriotes devraient se dresser contre cette option destructrice. En bridant les ardeurs des gauchistes qui sont en son sein et en oeuvrant, au moins, à garder l’UGTT en dehors des conflits politiques.