3 Octobre. Manifestation de soutien au Président. Mais après ? Après, il faut que le pays ferme rapidement la parenthèse des dix années de destruction massive. Aissainissemment politique et judiciaire. Nouvelles institutions sans balancer dans la gabégie du pouvoir du peuple qui, en fait, démocratise l’ignorance et marginalise les élites. Le progrès d’un peuple ne peut se passer du leadership de ses élites. Le salut ne peut se trouver ailleurs que dans l’éducation et la reproduction d’une élite capable de comprendre le monde et de relever les défis que doit surmonter le pays. Mettre à l’écart l’élite au nom d' »un peuple qui veut », c’est sombrer dans le chaos. Ce slogan est un travestissement de « la volonté de vivre » de Aboul Kacem Chebbi qui oppose la volonté de révolte contre l’oppresseur à la soumission. Aujourd’hui, l’oppresseur est en nous. La révolution que doit faire la jeunesse est une révolution au niveau des mentalités. Réussir, travailler, produire et innover, c’est un état d’esprit. Le rôle de l’Etat est de mettre en place les conditions qui favorisent l’épanouissement de l’homme. On n’inventera pas la roue. Des succes story sont là : Japon, Corée du sud, Allemagne, etc. … Education, restructuration de l’économie (et pas seulement la récupération des deniers volés mais toute une vision pour relancer l’appareil de production et d’innovation), révision des législations, appropriation rapide de la digitalisation qui constitue désormais un facteur clé d’amélioration de la productivité et de la gouvernance … ce sont là quelques chantiers qu’il est urgent d’entamer … La Tunisie dispose des hommes et des femmes capables de mener à bien sa mise sur l’orbite du développement et du progrès … Une volonté politique se dessine … espérons que les contours d’un plan d’action verront le jour rapidement … au delà des slogans du peuple qui veut …