Dix ans après leur « révolution », le pays est à plat sur tous les plans. Au bord de la faillite, avec un chômage jamais égalé, un enseignement public qui n’offre même plus le minimum requis et qui n’arrive pas à se reformer, des hôpitaux délabrés, un personnel de santé en souffrance et qui fait fuir les meilleures compétences vers d’autres horizons, une administration publique qui croule sous le poids de milliers d’agents sans qualification recrutés pour des calculs politiques, etc. La liste des déboires qu’a connu le pays est interminable. Les fervents défenseurs de la « révolution » accrochés au pouvoir ou gravitant autour de ceux qui tirent les ficelles n’hésitent pas à balayer d’un revers de main toute critique de ce bilan désastreux en invoquant les « avancées démocratiques » matérialisées par les divers épisodes électoraux présumés libres et transparents et une liberté d’expression qui a donné libre cours aux détenteurs de capitaux pour mettre la main sur les médias et en faire un instrument de propagande politique. Tout cela, dans le cadre d’un système politique qui dilue le pouvoir entre divers centres de décision, provoquant ainsi une paralysie de l’Etat. Un système qui a favorisé la création d’une classe politique dont la grande majorité est sans projets pour le pays et dont les soucis sont concentrés sur des intérêts partisans voire même personnels. Après dix années d’errements, le citoyen dont les conditions de vie sont de plus en plus dures, ce citoyen qui ne trouve aucune vision chez des « hommes politiques » qui disent tout et son contraire et ne font rien pour le peuple, cet humble citoyen est en droit de leur crier au visage : mais diable que voulez-vous faire de ce pays ?! Dégagez ! Et qu’une véritable révolution vous balance dans la poubelle de l’histoire. Pour que la Tunisie du progrès, la Tunisie de l’espoir, la Tunisie des lumières renaisse ! Vive la Tunisie !