DigiClub Ep88: En 2019, dites bonjour au “Phygital” et à la démocratie 4.0
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Dans ce nouvel épisode de DigiClub powered by Topnet, nous avons parlé des nouvelles tendances mondiales. Sur le plan technologique, il y a la nouvelle tendance appelée “Phygital”. Un terme composé de “Physique et digital”. C’est à dire la digitalisation des services réels à l’instar du magasin physique d’Amazon sans caisses de paiement. Le client entre, choisi ce qu’il veut et paye avec son mobile sans attendre.
D’après Karim Koundi, Associé Deloitte Afrique, c’est une des grandes lignes de l’étude des tendances de 2019 de Deloitte pour le monde, l’Afrique et la Tunisie. M. Koundi est également revenu sur la corrélation entre les TIC et la politique avec ce nouveau concept de la démocratie 4.0.
Ahlem Hachicha Chaker, directrice du think tank du parti politique Machrou3 Tounes : L’Institut des Politiques Publiques Machrou3, est également intervenue pour débattre par rapport à cette notion de démocratie 4.0 et a parlé également du dernier séminaire que l’institut à propos des Startups et le processus législatif.
LES TENDANCES À L’INTERNATIONAL
A l’échelle internationale, il semblerait que la tendance est au «Phygita ». Le mot vous semble bizarre ? On vous l’explique.
Phygital est un terme apparu en 2013, contraction entre les mots “physique” et “digital”.
C’est actuellement LA nouvelle tendance, notamment dans le monde du e-commerce. Et le géant Amazon l’a concrétisé, en lançant à New York son premier point de vente physique, mais complètement autonome et digitalisé, avec zéro employé.
Cette fusion des deux mondes physique et digital sera aussi concrétisée en Tunisie, dès le mois de juin 2019 selon Karim Koundi. Ce dernier précise que les opérateurs de la grande distribution en Tunisie y travaillent depuis une période. Les clients tunisiens pourront, à partir de cette date, commander à distance leurs courses et passer en voiture pour les récupérer, suivant le système du driving.
Le phygital, comme définit par M. Koundi, concrétise l’effet boule de neige de différentes innovations qui viennent du monde physique et du monde digital (l’analytics, le big data et l’intelligence artificielle) qui fonctionnaient jusque là en parallèle et qui fusionnent aujourd’hui pour créer un nouveau concept.
NOUVELLE TENDANCE : LA FINANCE DIGITALE
La finance digitale est un autre phénomène de fusion entre les deux mondes : digital en termes de transaction de paiement en ligne et le monde du cash (les transactions physiques).
Selon M. Koundi, l’Afrique est plus avancée côté finance digitale, que la Tunisie et même l’Europe. Elle a été la première à mettre en place ce concept et la clé de son succès en ce moment était le cadre réglementaire «flou».
En Tunisie, l’instauration de ce concept rencontre plusieurs freins, d’après M. Koundi. Ce blocage est dû principalement à la non-convergence des visions émanant des deux parties prenantes, à savoir les opérateurs technologiques et les opérateurs financiers.
Cependant, la BCT est entrain d’avancer à ce niveau et des études ont été faites d’après notre invité qui estime que la réussite de la mise en place de ce concept nécessite la présence d’un «chef d’orchestre» qui mènera la danse et parviendra à faire converger les visions de la Banque Centrale et les opérateurs technologiques en Tunisie. Tout ça, avec un «sponsorship fort de la présidence du gouvernement».
Notre seconde invitée, Ahlem Hachicha Chaker a considéré pour sa part, que le ministère des finances, «qui est le plus déconnecté du monde digital», a besoin d’assouplir les procédures : «Actuellement, tout flux financier doit obligatoirement être géré par un organisme ayant une licence bancaire et donc sous la tutelle de la BCT. L’enjeu n’est donc pas technique mais plutôt législatif. C’est donc la volonté politique qui manque pour un réel changement à ce niveau et il est préférable que le premier pas émane du gouvernement plutôt que de l’ARP, afin d’éviter une énorme perte de temps».
LES STARTUPS ET LE PROCESSUS LÉGISLATIF
Parmi les plus grandes problématiques en Tunisie, d’après Mme Hachicha Chaker, c’est la lenteur législative : «Entre la rédaction et la publication d’une loi sur le JORT, il faut compter un cycle moyen de 4 ans à 5 ans. Aujourd’hui, on a des projets de lois qui trainent depuis l’ANC. On ne pourra pas faire avancer les choses en Tunisie, sans intervenir directement à ce niveau», notamment en ce qui concerne les startups qui se trouvent bloquées en Tunisie, dans un monde de plus en plus digitalisé.
Pour plus de détails, vous pouvez écouter ou télécharger l’intégralité de cet épisode de DigiClub powered by Topnet sur iTunes ou le soundcloud de THD.tn