Anémie politique … C’est la principale conclusion que je tire des élections de l’assemblée constituante … La faiblesse de l’offre des partis et autres indépendants et l’abandon par le peuple, durant des décennies, de la politique voire l’aversion et la défiance à son égard ont généré une constituante difforme où les effets pervers l’emportent sur un reflet de la réalité du desiderata du peuple. A l’image de notre système éducatif érodé par les 23 années de dictature et de notre écosystème politique et culturel laminé par l’appareil sécuritaire de Ben Ali, l’élite politique tunisienne souffre d’un grave déficit de qualité. L’absence de personnalités charismatiques et visionnaires capables de fédérer les quelques forces encore vives aggrave la situation. Et j’ai le sentiment que la médiocrité est la reine de la scène politique. Pauvre Tunisie qui passe d’une révolution étêtée à une reconstruction politique étêtée.