Bourguiba et la poésie. En cet air de vacances permettons nous une escapade poétique avec Bourguiba. Le leader était en fait un amateur de poésie à la fois en arabe littéraire et en arabe dialectal … cette poésie qu’on appelle chaabi (populaire) … Certains se rappellent certainement les fêtes qui étaient organisées annuellement pour célébrer son anniversaire le 3 août et qui donnaient, en particulier, l’occasion à des poètes de prononcer leurs poèmes devant lui … Je me rappelle encore quelques vers d’un poème de Ahmed Loghmani, le poète du palais, qui sont restés gravés dans ma mémoire . Il dit :
وأرى الحبيب على أريكة تخته … الوجه بدر والجبين شهاب
qu’on pourrait traduire : « Et je vois El Habib trônant sur sa chaire … le visage semblable à la pleine lune et le front tout en lumière … »
Il est à noter que Bourguiba était un admirateur du grand poète arabe « Al Moutanabbi » et qu’il a demandé à ce que les vers suivants soient gravés sur la tombe de sa mère :
ولـو لـم تكـوني بنـت أكـرم والـد … لكـان أبـاك الضخـم كـونك لي أما
En outre, comme je l’ai écrit dans une précédente note ( http://raouflaroussi.wordpress.com/2011/03/26/reflexion-du-25-mars-2011/) , Bourguiba citait dans l’un de ses discours les vers suivants pour décrire son amour pour sa deuxième femme Wassila :
أَمرُّ على الأبواب من غير حاجَةٍ … لَعلِّي أراكم أو أرى من يراكم.
… وَأَسْمَعُ مِنْ تِلْكَ الدِّيَـــارِ نِدَاكُــمُ …
Il faut dire que l’auteur de cette note a été aussi marqué par la poésie arabe notamment grâce aux professeurs d’arabe du Collège Sadiki qui expliquaient fort bien les profondeurs des poèmes et de la langue arabe en général qui constituaient l’un des piliers de la civilisation arabo-musulmane …