Réflexion du 31 mars 2011

Des lois et des hommes. La construction démocratique qu’entame la Tunisie a certes besoin d’une constitution et d’un certain nombre d’institutions indépendantes : gouvernement, chambres de députés, justice, organes d’information, partis, associations. La constitution, les institutions qui en découlent et l’ensemble des lois qui régissent leur fonctionnement ne suffisent toutefois pas à garantir la démocratie. En effet tout ce décor était planté sous la dictature de Ben Ali et on nous expliquait que ça fonctionnait à merveille ! Et beaucoup de ceux qui se plaisent aujourd’hui à glorifier la révolution et qui ne voyaient aucun inconvénient à occuper des postes ministériels dans le gouvernement qui en est issu se dépensaient sans compter hier à vanter les mérites de la démocratie Benalienne ! Alors comment s’assurer que les lois et institutions qui seront établis fonctionneront sans biais ? Il faut chercher la solution dans les qualités des hommes et des femmes qui naîtront de ce foisonnement que vit notre pays. Et tout dépendra de la Vertu dont feront preuve ces hommes et ces femmes. A une question que lui a adressé un journaliste le soir du 30 mars, le premier ministre Béji Caïed Essebsi a expliqué l’autorité de l’Etat en se référant à leur probité de ceux qui en sont responsables. Dans cette phase importante de son histoire, la Tunisie a besoin, en plus des lois, d’hommes valeureux et vertueux pour penser et agir pour la construction d’une démocratie pérenne.