Toutefois, il y a encore du travail pour améliorer la qualité de la formation et mieux se positionner parmi les universités du monde. Faisant allusion au classement des 500 premières universités du monde publié annuellement par l’université de Shanghai (voir le classement pour l’année 2007 sur : http://ed.sjtu.edu.cn/rank/2007/ranking2007.htm ), certains se tourmentent de l’absence quasi-totale des universités arabes de cette liste. En fait, quand on examine de plus près ce classement et les critères adoptés pour l’établir on est moins étonné de cette absence ; même s’il est vrai que la seule université arabe parmi les 500, celle du Caire, est classée au 403ème rang mondial et 3ème en Afrique après deux universités sud-africaines alors que le monde arabe compte plus de 300 millions d’habitants. Comparativement, la Corée du Sud avec moins de 50 millions d’habitants, est représentée par 8 universités dans cette liste. Ce n’est qu’au 39ème rang qu’on trouve la première université française, en l’occurrence celle de Paris VI. Le haut du tableau, est occupé par les universités américaines et britanniques avec en tête Harvard University. Ceci confirme la suprématie du système de formation universitaire et de recherche anglo-saxon qui se base sur une offre de formation modulaire, flexible et diversifiée débouchant sur trois diplômes : Bachelor, Master et Doctorat.
Notons que la première université chinoise se trouve au 151ème rang de ce classement alors que l’initiative de ce ″annual ranking″ revient à une université chinoise ! Ce souci d’étudier la valeur scientifique des universités du monde entier et de se positionner dans la course à la maîtrise du savoir est révélateur de la volonté de la Chine de redoubler d’efforts pour se hisser au niveau des meilleurs dans le cadre général des ambitions stratégiques du géant asiatique.
Il faut savoir que, pour établir ce classement, l’évaluation des universités est essentiellement basée sur la qualité de leurs publications scientifiques et le nombre de prix décernés à leur corps professoral et aux étudiants qui y on été formés (prix Nobel et médailles Fields). Dès lors, il est clair que de jeunes universités, dotées de moyens modestes en comparaison des universités occidentales, et évoluant dans un environnement industriel peu développé, ne peuvent prétendre accéder à un rang parmi les 500 meilleures universités mondiales. En outre, la recherche scientifique constitue le principal atout dans ce classement, et on peut dégager une corrélation directe entre le volume d’activité dans la recherche scientifique d’un pays et le classement de ses universités. Notons à ce propos que le nombre de chercheurs pour 1000 habitants est, pour citer quelques exemples, de 10 aux USA, de 7 en France et de 2 en Tunisie.
Toutes ces données permettent de mesurer le chemin à parcourir pour atteindre le niveau des universités prestigieuses des USA, du Canada, de l’Europe et de certains pays asiatiques. Ces universités, souvent bicentenaires, bénéficient, outre le soutien de l’Etat, de la participation du secteur privé qui contribue activement à leur financement et aux travaux de recherche qui s’y font. Il est clair dans ce contexte, que notre université est encore dans la phase de mise en place des fondements. Ce qui compte, dans cette étape, c’est de faire les bons choix d’avenir, de se placer sur la bonne voie, et d’entamer l’action.