Incontournable. Le grand rendez-vous avec les livres. Dès l’entrée, la voix de Habib Salha m’attire … il est au micro dans le stand du ministère de la culture avec un panel à ses côtés et un petit public en face … J’ai compris qu’il faisait la promotion du lancement de la création d’une base de données des ouvrages des auteurs maghrébins dans le but d’améliorer leur diffusion et de permettre au public de les acquérir facilement … Ensuite … parcours des stands … La grande majorité est constituée de maisons d’édition tunisiennes … très peu de livres d’auteurs tunisiens … en effet, s’il est, statistiques à l’appui, communément admis que le Tunisien lit peu, l’on peut sans doute affirmer que l’élite tunisienne s’exprime avec parcimonie … et même les stands de certains centres publics sont peu fournis … le Centre de Publication Universitaire (CPU) est assez dépouillé alors qu’il aurait pu profiter de l’apport des milliers d’universitaires spécialisés dans divers domaines … les publications du Centre de Recherche, d’Etudes, de Documentation et d’Information sur la Femme (CREDIF) sont peu nombreuses et assez anciennes à part un beau livre dédié à la regrettée Noura Borsali contenant une compilation de ses écrits et un autre, de grande qualité et joliment illustré, publié en hommage à la poétesse Zoubeïda Béchir qui regroupe certains de ses poèmes avec leur traduction française … l’établissement d’une base de données des publications des auteurs maghrébins évoquée plus haut est une initiative excellente … toutefois, il faudrait trouver le moyen d’inciter les élites à produire plus de manière à tirer vers le haut l’ensemble de la société … Le vide ne peut qu’exposer la jeunesse à divers courants de pensées exogènes sans pour autant disposer du point de vue de leurs compatriotes qui constitue un élément essentiel pour le brassage des idées … et, rien que dans le petit cercle de mon entourage, nombreuses sont les compétences qui pourraient nous gratifier de beaux ouvrages …