Non ! Il ne sera pas question ici d’un programme proclamé solennellement … Rien à voir avec la Tunisie numérique 2000 et quelques qu’on nous sert depuis un certain temps sans qu’on dépasse l’effet d’annonce d’un iota pour en dévoiler un orteil … Niquabée, semble-t-il … Ma Tunisie numérique est toute simple. Intuitive. C’est la réponse à la question : quel plus peut-on tirer des outils numériques pour transformer dans le bon sens l’ensemble de nos activités ? Et dans tous les domaines de la vie on trouvera des réponses à cette question. En fait la Tunisie numérique est la Tunisie qui développera des contenus tunisiens qui permettent de tirer profit des technologies numériques. Le mot clé est sorti : contenu. C’est autour des contenus que devrait s’articuler cette nouvelle Tunisie. Le mot contenu englobant aussi bien des informations ou des connaissances que des services et des applications spécifiques. Un coup d’accélérateur dans le sens de la création ces contenus permettrait de réaliser d’un coup au moins deux objectifs. Le premier est celui de l’amélioration des services, de la productivité des entreprises, du rendement de l’éducation, etc. … Le second consiste à résorber de manière rapide et massive le chômage des diplômés de différentes niveaux qui seraient formés aux différentes et multiples tâches liées au traitement, au développement et à l’exploitation des contenus numériques. Et il n’y a qu’à donner libre cours à son imagination pour lister toutes les idées qui pourraient être concrétisées. Exemple. Jusqu’à aujourd’hui le tunisien ne dispose pas d’une carte numérique pour accéder aux services de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM). La raison principale est que le back office est défaillant puisqu’aucun système d’information global réunissant les différents intervenants n’a été installé. La conséquence est une gestion boiteuse de la CNAM qui ne lui permet pas de contrôler efficacement l’ensemble du système et un service médiocre aux assurés. Des projets en souffrance de ce type se comptent par dizaines si n’est par centaines. Dans un second temps, les produits et le savoir faire ainsi développés pourraient constituer un trésor à exporter. Simple. En apparence. La réalité sur le terrain est bien plus complexe. En fait, les préalables sont nombreux. Une volonté politique forte et une détermination totale. Une gouvernance parfaite et rigoureuse et en particulier une équipe de pilotage solide et dotée des pleins pouvoirs à l’échelle nationale et de manière transversale vis à vis des différents secteurs. Une infrastructure technologique répondant du tac au tac. Des ressources humaines à doter de l’esprit de l’effort, de la persévérance, de la disponibilité et de la qualité. Avec, bien évidemment, un financement conséquent. Des conditions strictes pour le succès de cette Tunisie numérique. C’est difficile, très difficile, quand on connaît l’état général du pays, l’état d’esprit du travailleur tunisien et le manque d’engagement et de rigueur qui règnent un peu partout. Mais ce n’est pas impossible. D’autres pays l’on fait. De petits pays, comme l’Estonie, par exemple.