
Le verdict du quartet a été magistral. Après un marathon de tractations digne de l’absurde Camusien ou du cauchemardesque Kafkaïen, le quartet a tranché, en faisant valoir, à défaut d’un consensus large, une équité exemplaire. Et tous, qu’ils soient de vieux marchands de la chose politique ou des novices accourus avec appétit à ce festin politique offert par la révolution, tous ont été servis, chacun selon son grade. Ainsi, la Troïka a fini par oublier ses lignes rouges et son candidat unique, admettant avec un semblant de triomphalisme la passation de la présidence du gouvernement à un technocrate sans affiliation partisane, au risque de voir s’effondrer l’édifice préparant sa pérennisation au pouvoir qu’elle a patiemment tramé. L’opposition, souvent aussi opposée à la Troïka qu’à elle-même, s’est faite muette ou absente et, en fin de compte, sans aucune autre issue que d’accepter le verdict du quartet qui lui propose un homme qu’elle accepte pour des raisons objectives et qu’elle dénonce simplement pour justifier sa désertion en fin de course, qui a pris l’allure d’un comportement lâche, indigne d’une opposition responsable appelée à être à l’écoute d’un peuple qui tend le cou dans l’attente de décisions salvatrices … Le plus humilié parmi tous est certainement l’éternel perdant qui mène, depuis des dizaines d’années, une course haletante vers le pouvoir, croyant s’en approcher, à chaque fois, en faussant la route à ses alliés, sans jamais l’atteindre … J’ai nommé ANC …. qui est rejoint au même niveau d’humiliation par l’autre ANC qui devrait tirer la leçon du dialogue national et se cantonner dans un rôle bien sage de chambre d’enregistrement, en attendant son extinction. Il ne faudrait pas, dans ce registre, oublier un certain roi solitaire … qui semble ne pas avoir compris que ce qu’il ferait de mieux serait de se taire …