Les réseaux sociaux. Cette réflexion est inspirée d’une discussion avec un collègue qui m’a expliqué qu’il n’avait pas de compte Facebook et qu’il ne s’y intéressait pas particulièrement.
J’y fais référence à Manuel Castells, considéré comme l’un des analystes les plus avisés de l’ère de l’information et auteur d’un ouvrage en trois tomes consacré à ce sujet dont le premier, paru en 1998, est intitulé « La société en réseaux ». Il a développé dans cet ouvrage une vue prospective sur les changements attendus suite à l’apparition des réseaux informatiques et particulièrement Internet. Dans le troisième tome de sa trilogie, « Fin de Millénaire », publié en 1999, Manuel Castells écrit : « Une société peut être dite nouvelle quand il y a transformation dans les relations de production, dans les relations de pouvoir, dans les relations entre personnes ». Les réseaux sociaux, ces énormes réseaux virtuels qui viennent se greffer sur les réseaux physiques d’Internet, semblent combiner les trois transformations citées par Castells. Ils constituent une étape importante dans cette évolution dans tous les domaines de la vie qui nous mène, avec ou contre notre gré, vers une société nouvelle. Et ce, avec ou contre notre gré ! Pour s’en convaincre, citons encore Castells qui écrit dans la conclusion de son ouvrage « La Galaxie Internet » : « N’y a-t-il vraiment pas d’autre voie ? J’entends déjà les protestations : « Mais laissez moi tranquille ! Je n’en veux pas, moi, de votre Internet, de votre civilisation technologique, de votre société en réseaux ! Je veux vivre ma vie tout simplement ! » . Peut-être est-ce votre position, lecteur, mais dans ce cas j’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer. Si nous ne nous occupons pas des réseaux, les réseaux, eux, s’occuperont de nous. »
Et pour paraphraser Castells, l’on peut dire, aujourd’hui, que si nous ne nous occupons pas des réseaux sociaux, eux s’occuperont de nous !