Relations avec la France. Quatre des ministres du gouvernement provisoire de la Tunisie post 14 janvier sont allés en France rencontrer des membres du Medef, l’organisation du patronat français. La France entretenait de bonnes relations économiques avec le régime de Ben Ali et près de 1500 entreprises exerçaient des activités en Tunisie et s’accommodaient parfaitement  de la corruption exercée par le clan mafieux qui gouvernait le pays. Cette entente économique se traduisait par un soutien politique constant du gouvernement français à Ben Ali. Un soutien qui se manifestait même en pleine révolution tunisienne sous la forme d’une proposition d’aide sécuritaire pour mâter la population.

Et maintenant ? Quatre ministres tunisiens en discussion avec le Medef. Pourquoi ? Les patrons du Medef ont certainement besoin de paix sociale, d’une main d’oeuvre soumise et bon marché et de toutes sortes de mesures fiscales et autres  pour faire fructifier leurs affaires ! Toutes ces conditions étaient offertes par la dictature. Le peuple tunisien en payait le prix fort de leur liberté confisquée et de leur force de travail sous payée. Le patronat français en tirait profit. La mafia en pouvoir en Tunisie s’en enrichissait illicitement à travers la corruption dont s’accommodaient les milieux des affaires. Les termes de l’équation ont changé avec la révolution qui devrait mettre en place une gouvernance démocratique avec la transparence des affaires, la liberté d’association, d’expression et de défense des droits syndicaux. Le patronat français se sentira-t-il assez responsable pour, dans un premier temps, résister aux troubles de la transition démocratique que vit le pays et, dans un deuxième temps, exercer ses activités en Tunisie dans un environnement démocratique ? J’espère que ces questions ont été posées par les quatre membres du gouvernement provisoire tunisien aux patrons du Medef.

By RL

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