La France que nous aimons.

Sans rancune, le peuple tunisien a gardé des liens politiques, économiques et culturels forts avec la France et ce dès l’indépendance et malgré les longues et pénibles années de protectorat français. Cinquante cinq années  après le départ de la France, le peuple tunisien garde un grande proximité culturelle avec ce pays, notamment à travers la langue française qui continue à être le principal véhicule de la science et de la technologie et un outil d’accès à la pensée universelle. Ceci, sans oublier que la France est le premier partenaire économique du pays avec près de 1500 entreprises françaises exerçant dans notre pays.

Sans rancune, le peuple tunisien retrouvera certainement une proximité sentimentale avec une France qui, à l’image de certaines composantes de la société tunisienne, a été prise dans le jeu du pouvoir despotique, devenu au fil des ans quasiment mafieux, qui a gouverné la Tunisie durant 23 ans. Cet aveuglement qui prend l’allure d’une complicité quand on voit que les entreprises françaises ont privilégié les affaires à la transparence en acceptant d’investir dans un environnement gangrené par la corruption au profil du clan mafieux. Ceci explique, en particulier, le développement des investissements français en Tunisie. Ce développement a constitué, outre les bénéfices financiers qu’en tirait le clan, un soutien politique à une dictature implacable. Toutefois, le comble de l’aveuglement a été atteint avec les déclarations de la ministre des affaires étrangères où elle proposait un soutien sécuritaire à la police du dictateur.

Sans rancune, nous retrouvons la France que nous aimons ! En effet, l’arrivée d’Alain Juppé au ministère des affaires étrangères, en réponse au cafouillage de sa prédécesseure a donné aux tunisiens le signe qu’il ont été écouté. Le choix d’une personnalité de grande envergure à ce poste et l’inflexion prise par la diplomatie française vis à vis des révolutions arabes, notamment par le soutien à la révolution libyenne permettent d’espérer retrouver la France que nous aimons. Sans perdre de vue que les positions françaises face à l’évolution en Libye sont en partie mues par ses intérêts au sud de la méditerrannée, on doit saluer la détermination de la France sous la houlette d’Alain Juppé pour faire voter la résolution 1973 du conseil de sécurité qui a, en particulier, permis de sauver la population de Benghazi d’un massacre imminent. La France a repris un rôle important dans le soutien au balayage des dictatures sud-méditerranéenne et l’instauration de démocraties modernes. Osons espérer que cette démarche s’inscrive dans une vision stratégique de reconstruction du bassin méditerranéen avec une véritable intégration entre les pays du nord et ceux du sud. Une intégration sur la base d’un partage des règles de gouvernance démocratique et pas seulement dans l’objectif de coopération économique. Une intégration qui constituerait la véritable réponse aux deux épouventails majeurs agités par les dictatures pour obtenir le soutien de l’Occident : le terrorisme et l’immigration illégale.

By RL

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