Plus les hommes seront éclairés plus ils seront libres

Voltaire

Université tunisienne. Ce sera, à mon avis, un axe majeur du débat autour des piliers à mettre en place pour l’éclosion d’une Tunisie démocratique. En effet, la Tunisie a souffert pendant 23 ans de la politique d’étouffement de la pensée libre et de l’innovation et souffrira encore des séquelles de cette politique quelque temps. Or l’université, dans son acception large, est le creuset de la pensée libre et de l’innovation. Dans ce sens, l’université devrait être l’un des grands bénéficiaires d’une démocratisation de la vie politique et de l’instauration d’une démarche participative, si toutefois, le monde universitaire avec ses enseignants-chercheurs, ses étudiants et son personnel administratif adopte une démarche responsable et constructive et oriente ses efforts vers la définition des objectifs de l’université et des véritables problématiques qu’elle doit affronter pour les réaliser. En effet, le plus grand mal dont a souffert l’université ces dernières années est le dirigisme voire même la domestication subis par les universitaires. Cette gouvernance absolutiste ne pouvait, même pour l’exécution de réformes justifiées telle que la réforme LMD, aboutir à une amélioration de la qualité de la formation en raison de l’exclusion des principaux acteurs de cette réforme : les enseignants. La reconstruction de l’université tunisienne nécessite l’adhésion des enseignants-chercheurs qui doivent en constituer le moteur. Elle doit faire appel à la participation responsable des étudiants qui ne doivent pas perdre de vue le fait que leur passage par l’université sert autant à l’acquisition d’un savoir et/ou d’un savoir-faire qui leur permettent de se frayer un chemin dans la vie économique et sociale qu’à un apprentissage de la formation intellectuelle pour une citoyenneté libre et responsable que pour . En outre, il ne faut pas perdre de vue que le niveau des universités est porté par le progrès global de la nation avec toutes ses composantes, secteur public, secteur privé et société civile. Sans le développement économique, la maturité des secteurs de production et leur participation à l’effort de formation universitaire et de recherche scientifique, l’université tunisienne ne pourra pas se hisser au niveau des meilleures universités du monde. Un tel objectif est d’envergure nationale et il engage la responsabilité de tous les acteurs de la vie politique, économique et sociale. Une vie politique, économique et sociale que le peuple a la chance aujourd’hui de pouvoir fonder librement. Sachons saisir cette chance en dégageant les véritables enjeux et en ne se perdant pas dans des débats futiles du genre de celui du morceau de tissu qui doit couvrir telle ou telle partie du corps d’une femme !

By RL

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